• Portrait  de G.Coubet et son chien - 1842.

     

    C'est à Ornans, petite ville située au coeur de la Franche-Comté, que Gustave Courbet voit le jour en 1819. Il est l'aîné et l'unique garçon d'une fratrie de quatre enfants. Sa famille est unie et aisée, grâce à l'important patrimoine terrien du père.

     

    Toute sa vie, Courbet témoigne de l'affection qu'il porte aux siens. Il a laissé d'eux de nombreux portraits, parfois au milieu des personnages de ses grandes compositions. Le même attachement le relie à sa région natale qui sert de décor pour nombre de ses tableaux.

     

    Port de Nahin - 1837.

     

     

    Vue de Honfleur - 1841.

     

     

     

    Au cours de sa vie, Courbet visite les pays du Nord où il est apprécié, il habite Paris, se rend en Saintonge, berceau de son ami Castagnary, en Normandie avec le peintre américain Whistler ou encore à Montpellier à l'invitation de Bruyas, l'ami et mécène, mais il revient toujours vers la Franche-Comté.

     

    C'est avec une "inébranlable confiance en lui-même et une indomptable tenacité" (Castagnary) que Courbet se lance dans une carrière artistique prolifique qui s'articule autour de quatre périodes clefs.

     

     

    L'homme à la ceinture de cuir - 1846.

     

    En 1848, Courbet, qui a jusqu'alors peu exposé au Salon, peut enfin y présenter une dizaine de toiles. Remarqué, il noue une relation d'amitié avec le critique Champfleury et bénéficie désormais d'une reconnaissance publique, confirmée l'année suivante avec l'achat par l'Etat d'Une après-dînée à Ornans (Lille, musée des Beaux-Arts). La médaille de seconde classe obtenue à cette occasion le dispense désormais de son envoi au jury jusqu'en 1857, année où les règles changent.

     

     

    Vallée de la Loue - 1849.

     

     

    Demoiselles du village - 1852.

     

    Trois jeunes anglaises à la fenêtre - 1865.

     

    Un tableau exposé au Salon de 1857, Les demoiselles des bords de la Seine (Paris, Petit Palais), permet à Courbet de se constituer un cercle fidèle d'amateurs et de défenseurs. 
    Courbet expose régulièrement au Salon, les commandes affluent. Son abondante production se développe autour de thématiques diversifiées : scène de chasse, paysages, natures mortes florales. Mais, agitateur par nature, l'artiste attire à nouveau le scandale, avec Le retour de la conférence (1863, oeuvre disparue, sans doute acquise dans le but d'être détruite par un contemporain indigné) montrant des ecclésiastiques éméchés et divagants sur une route de campagne. La toile est refusée au Salon de 1863 "pour cause d'outrage à la morale religieuse". On lui interdit même l'entrée au Salon des Refusés ! 

     

     

    La mer en automne - 1867.

     

     

    A la chute du Second Empire, Courbet est élu Président de la Fédération des artistes. Alors que Paris subit le siège des armées prussiennes et que beaucoup fuient la capitale, Courbet reste sur place. Lui qui avait déjà suivi avec intérêt les événements de 1848 garde sans doute à l'esprit le souvenir de son grand-père, sans-culotte en 1789.

     

     

    En février 1871, son engagement se confirme : il se présente aux élections législatives, sans succès. En avril 1871, la commission exécutive de la Commune de Paris le charge de rouvrir les musées parisiens et d'organiser le Salon. 

     

     

     

    Nature morte - 1871.

     

    La démolition, le 16 mai 1871, de la colonne Vendôme érigée par Napoléon Ier, devenue le symbole du Premier et du Second Empire, avait été votée par la Commune le 12 avril 1871. Soit, quatre jours avant l'élection de Courbet. Mais l'artiste avait eu l'imprudence de lancer en septembre 1870 une pétition dans laquelle il réclamait au gouvernement de la Défense nationale de bien vouloir l'autoriser à "déboulonner" la colonne. 
    En 1873, à la suite d'un nouveau procès, Courbet est jugé responsable. On le condamne à rembourser les frais de reconstruction de la colonne s'élevant à 323 091 francs. Courbet perd une grande partie de sa fortune et part s'installer en Suisse de peur d'être à nouveau emprisonné.

     

     

    Chalet en Suisse - 1874.

     

     

     

    Malgré l'accueil bienveillant qu'il reçoit en Suisse, Courbet sombre dans cet exil. Il se perd dans l'alcool, ne produit plus que très rarement des oeuvres dignes de son talent. Les problèmes d'argent et les procédures à mener deviennent une obsession. Il meurt le 31 décembre 1877 à la Tour-de-Peilz, quelques jours après que son atelier de Paris a été dispersé en vente publique.

    Pour en savoir plus, allez ICI.

    Bonne fin de semaine à tous.

     

     

     

     

     

     


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    Un roman de Charlotte Link.

     

    Je viens de terminer Le poids du passé de Charlotte Link :

     

    Virginia mène une existence sans surprise dans sa demeure isolée du Norfolk, entourée de son mari et de sa fille. Jusqu'au soir où Nathan frappe à sa porte. Elle reconnaît aussitôt le naufragé qu'elle avait secouru quelques semaines auparavant en Écosse. Pour la seconde fois, l'homme vient lui demander l'hospitalité. Sans savoir pourquoi, Virginia le laisse s'immiscer dans sa vie. Au fil des jours, les conversations deviennent plus intimes et celui qui n'était qu'un inconnu se révèle un confident au charme troublant. Elle d'habitude si secrète lui fait part du sentiment de culpabilité qui la ronge depuis des années. Mais lorsque sa fille disparaît, Virginia, désespérée, se met à soupçonner Nathan. Doit-elle regretter de s'être autant livrée à lui ?

     

    C'est une intrigue assez particulière, car les évènements, ces enlèvements d'enfants se semblent avoir aucun lien avec la petite vie bien tranquille et monotone de Virginia , l'un de personnages principaux.
    Ainsi l'auteure va nous promener dans ces vies différentes; celle de ces fillettes enlevées et assassinées , dans celle très protocolaire et bourgeoise de Virginia et sa famille, et dans son passé.
     

    J'ai beaucoup aimé l'intrigue et la plume de Charlotte Link. La psychologie et le passé des personnages rendent le récit intéressant. Tout accuse le naufragé mais dés le début on se doute bien que c'est trop facile, toutefois le doute subsiste presque jusqu'à la fin 

     

     

    Un roman de Charlotte Link.

     


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  • Henri Charles Manguin est un peintre français, né à Paris le 23 mars 1874 et mort à Saint-Tropez le 25 septembre 1949.

    Il est l'un des principaux créateurs du fauvisme français en 1905.

     

    Mimosas  en fleurs - 1907.

     

    En 1889, Henri Manguin abandonne ses études au lycée Condorcet à Paris pour se consacrer à la peinture. En 1894, il fréquente l'atelier de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts de Paris, où il se lie d'amitié avec Albert MarquetHenri MatisseJean PuyAlbert Huyot, et Georges Rouault.

    En 1899, il épouse Jeanne Carette qui sera, à quelques exceptions près, son unique modèle avec qui il a eu trois enfants. Il expose à la galerie B.Weill et au Salon de la Société nationale des beaux-arts. En 1902, il participe pour la première fois au Salon des indépendants.

     

    Golfe de saint Tropez.

     

    En 1904, Manguin découvre Saint-Tropez et se lie avec Paul Signac. Il expose au Salon d'automne, aux États-Unis et à la Biennale de VeniseAmbroise Vollard lui achète 150 tableaux et, lors d'une exposition particulière à la galerie Druet en 1906, il se lie avec Henri-Edmond Cross. Il voyage en Italie et expose à Zurich et Bucarest.

     

     

     

     

    Sieste au dessus de saint Tropez.

     

     

    Aloes à Cassis - 1912.

     

     

     

    En 1909, il s'installe à Neuilly-sur-Seine et participe à une exposition de groupe en Russie. Il séjourne à Honfleur chez Félix Vallotton, où il rencontre des collectionneurs suisses, les Hahnloser. Il se fixe l'été à Sanary où il voit souvent Henri Lebasque et expose à Berlin.

    Il habite à Lausanne pendant la Première Guerre mondiale. En 1924, il participe au projet du futur musée de l'Annonciade à Saint-Tropez. Il expose à la galerie Bing en 1927. En 1938, la galerie Druet ferme, son fils rachète les invendus : Manguin en détruit huit, puis expose dans le monde entier. Il loue un atelier à Avignon en 1942.

     

    Dans La Pinède à Cavalière (1906), les troncs des arbres ne sont pas marron mais orange, violets, verts et bleus tout en restant parfaitement identifiables et justes. La touche y facette dans le plus pur style cézannien. Deux ans plus tôt, dans Saint-Tropez, le coucher de soleil, la mer était déjà non pas bleue mais faite d'un semis de jaune, d'ocre et d'orange. Avec, au premier plan dans l'ombre, du mauve, du vert, du noir…
    Comme ces paysages, les nombreux nus sont unanimement arcadiens. Mme Manguin est là, omniprésente. C'est sûr: cette Jeanne qui pose inlassablement a été précocement et longuement aimée.

     

    Jeanne au jardin.

     

     

     

    Jeanne à l'ombrelle.

     

     

    Le Mont Ventoux - 1911.

     

     

    Jeanne sur le balcon de la Villa dernière.

     

     

    Henri Manguin meurt dans sa maison de l'Oustalet à Saint-Tropez le 25 septembre 1949. Le Salon organise une rétrospective posthume de ses œuvres en 1950.

     

     


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  • Montserrat Caballé — de son nom complet Maria de Montserrat Viviana Concepción Caballé i Folc — est une cantatrice (sopranocatalane, née le 12 avril 1933 à Barcelone(Catalogne) décédée le 6 octobre 2018 dans la même ville...

    Surnommée « La Superba » (« la superbe ») en raison de sa technique, de sa longueur de souffle de l'amplitude et des nuances (notamment pianissimi) de sa voix, elle est célèbre pour ses interprétations du répertoire belcantiste et notamment des rôles de RossiniBellini, et Donizetti.

     

     

    Le premier succès international de Caballé survient en 1965, quand elle remplace Marilyn Horne, enceinte, pour une Lucrezia Borgia en version de concert au Carnegie Hall de New York, où elle fait sensation. La même année, elle fait ses débuts au Festival de Glyndebourne, et au Metropolitan Opera en tant que Marguerite dans le Faust de Gounod. C'est alors qu'elle est surnommée La Superba après que Maria Callas a été surnommée La Divina et Joan SutherlandLa Stupenda. En 1967, elle enregistre sa première Traviata sous la direction de Georges Prêtreaux côtés de Carlo Bergonzi et Sherill Milnes.

     

    En 1972, elle fait ses débuts à la Scala, dans Norma de Bellini, rôle qu'elle enregistre la même année avec le jeune Placido Domingo et Fiorenza Cossotto, et au Royal Opera House à Covent Garden en tant que Violetta dans La traviata de Verdi. C'est à partir de cette époque qu'elle explore systématiquement le répertoire du bel canto romantique : DonizettiBellini et les œuvres de jeunesse de Verdi, participant à la résurrection de ce genre aux côtés des SutherlandSills et Gencer. En 1973, elle reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports.

     

    Elle s'est produite à de nombreuses reprises sur scène et en récital avec Marilyn Horne, notamment dans Semiramide de Rossini au festival d'Aix-en-Provence en 1980. Cette collaboration se double de plus d'une amitié et d'une grande admiration l'une pour l'autre.

     

     

     


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    Auto portrait 1889.

     

    Paul GAUGUIN est né à Paris en 1848 dans une famille française de la moyenne bourgeoisie. Il était d'ascendance  hispano-péruvienne noble par sa mère, et sa famille, étiquetée "rouge" - son père travaillant au "National", l'organe du Parti Radical -, gagne le Pérou en 1849 pour échapper à la répression du "Parti de l'ordre".

    Son père décède lors du voyage, et Paul reviendra à Paris six ans plus tard avec sa mère et sa soeur. De cette petite enfance en exil en Amérique Latine, il gardera toujours le goût du voyage et de l'exotisme.

    A 17 ans, il s'engage dans la marine marchande. De ce quai du Havre ou s'était embarqué Edouard Manet en 1848, comme matelot, Paul Gauguin voit à son tour s'éloigner les côtes de France. La destination est la même : Rio de Janeiro. En retrouvant le continent de son enfance, le jeune matelot est heureux. Par le détroit de Magellan, à Port -Famine, Paul se rend sur la tombe de son père, puis se dirige vers Panama , les iles polynésiennes, les Indes. Là, en 1867, il apprend que sa mère s'est éteinte.

     

    La seine au pont d'Iena - 1875.

     

    Avec son ami Emile Schuffenecker, un collègue de bureau, peintre amateur, il va peindre en banlieue. A ses débuts Paul Gauguin peint dans le style de Corot, et sera même admis au Salon de 1876.

    En 1874, chez les Arrosa, il rencontre Pissarro , qui va l'initier au paysage impressionniste et lui communiquer le sens de la composition picturale.

    Durant les années 1874-1886, Paul Gauguin allait se mouvoir dans le sillage du mouvement impressionniste.

    En tant que collectionneur, il se montra audacieux achetant très tôt des oeuvres de Pissarro, Manet, Monet, Renoir, Sisley, Guillaumin, Cassatt, Degas et Cézanne. Il gagnera particulièrement l'amitié de Pissarro et de Degas, ce dernier restant, en dépit d'une brouille passagère, l'un de ses plus ardents défenseurs, lui achetant à plusieurs reprises des toiles.

    En tant que peintre, sa peinture restera très proche de celle de son mentor, Pissarro, jusque vers 1883. Il devra à l'impressionnisme son sens de la lumière de plein air, la luminosité de ses couleurs, et son indépendance à l'égard des conventions.

     

    Végétation tropicale à la  Martinique - 1887.

     

    A Pont-Aven, Paul Gauguin renonça à l'impressionnisme pour élaborer, influencé par le peintre Emile Bernard et par le courant symboliste, une nouvelle théorie picturale, le"Synthétisme".

    Sa recherche allait dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.

     

    Le tableau "La vision après le sermon" - 1888 qu'il peint à Pont-Aven dans ce style, constitue également le premier essai de Gauguin pour introduire dans un tableau un motif imaginaire, enfreignant le principe de stricte réalité en vigueur depuis Courbet.

     

    la vision après le sermon - 1888.

     

     

     

    La belle Angèle 1889.

     

     

    Une vente publique de ses oeuvres et l'achat par Degas de son tableau "La belle Angèle" permet à Gauguin de partir en 1891 pour Tahiti afin de tenter une nouvelle expérience et fuir à nouveau cette "France civilisée à outrance", ou, pour citer le vers célèbre de Mallarmé : "Fuir, là-bas fuir".

     

    Pour ce faire, il obtient également du gouvernement français une mission officielle d'étude des coutumes et paysages de ce pays.

     

     

     

     

    Fatata te Miti - 1892.

     

     

    Jours délicieux - 1896.

     

     

    En juillet 1895, Paul Gauguin repart à nouveau du port de Marseille pour Papeete.

    Il y vivra jusqu'au mois de septembre 1901, date à laquelle il part pour s'installer aux Iles Marquises. C'est dans sa case baptisée la "maison du jouir" qu'il mourut le 8 mai 1903 à Hiva Oa, une des îles Marquises.

     

     

    Sa tombe à Atuona.

     

    Pour en savoir plus allez ICI

    Bonne fin de semaine à tous.

    LANDRIE. 

     

     

     

     

     


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